Calcul de la CSG sur les revenus locatifs : explications et exemples à connaître

5 août 2025

9,2 %. Ce chiffre, loin d’être anodin, incarne la réalité fiscale qui attend chaque propriétaire bailleur. Derrière cette apparente simplicité, la CSG sur les revenus locatifs cache une mécanique bien plus nuancée : seulement 6,8 % de cette ponction sont réellement déductibles l’année suivante. Une subtilité qui échappe souvent, d’autant que cette déduction partielle ne concerne ni les locations meublées relevant des BIC, ni les revenus pour lesquels aucune CSG n’a été effectivement réglée.

Ce fonctionnement, qui semble d’abord limpide, réserve en pratique son lot de chausse-trappes. L’erreur classique ? Se tromper sur la période de déduction, ou ignorer la distinction entre les différents types de revenus locatifs concernés. Sur le terrain, les approximations coûtent cher.

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À quoi sert la CSG sur les revenus locatifs ?

La contribution sociale généralisée (CSG) frappe systématiquement les revenus locatifs. Elle ne se contente pas de prélever une fraction des loyers : elle irrigue la sécu­rité sociale, la branche famille, la couverture maladie universelle. À elle seule, la CSG s’impose comme l’un des leviers majeurs du financement de notre pacte social.

Son principe ? Tout propriétaire bailleur verse des prélèvements sociaux sur ses revenus fonciers, contribuant ainsi à l’effort collectif. Le taux de la CSG sur les revenus locatifs s’intègre dans une enveloppe globale, les fameux « prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine ». Ces prélèvements regroupent :

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  • la CSG (9,2 %),
  • la CRDS (contribution pour rembourser la dette sociale, 0,5 %),
  • et les prélèvements additionnels (prélèvement de solidarité, 7,5 %).

Au final, le taux grimpe à 17,2 %. Concrètement, chaque loyer issu d’une location nue déclenche ces prélèvements, qui s’ajoutent à l’impôt sur le revenu. Que le logement soit un appartement ou une maison, la règle ne varie pas tant qu’il s’agit de revenus du patrimoine.

Même logique pour les non-résidents fiscaux en France qui détiennent un bien loué sur le territoire : la CSG s’applique sur ces revenus, sauf exceptions. La location nue n’est d’ailleurs pas la seule concernée : toute source de revenus fonciers qui ne relève pas d’une activité professionnelle salariée entre dans le champ de la CSG.

Comprendre la part de CSG déductible des revenus fonciers

Pour de nombreux bailleurs, la notion de CSG déductible reste floue. Pourtant, elle fait directement levier sur la fiscalité immobilière. Sur les 9,2 % de CSG prélevés, 6,8 % s’avèrent déductibles de l’impôt sur le revenu l’année suivante, à condition d’être soumis au régime réel.

Cette déduction ne vise que les revenus soumis au barème de l’impôt, pas ceux relevant du micro-foncier. L’administration fiscale reste stricte : c’est seulement la portion de CSG effectivement versée sur les revenus fonciers imposables qui permet d’alléger l’assiette taxable, jamais la totalité des prélèvements sociaux.

Prenons un exemple chiffré : avec 10 000 € de loyers bruts déclarés, la CSG totale s’élève à 920 €. Sur cette somme, 680 € sont déductibles de la déclaration de revenus de l’année suivante. Cette distinction entre ce qui allège le revenu net foncier et ce qui ne le fait pas est centrale : seule la fraction déductible vient réduire l’imposition, le reste reste à la charge du propriétaire.

Ce dispositif vise à limiter l’effet de double ponction fiscale, sans pour autant compromettre le financement de la protection sociale. Bien intégrer cette règle dans sa gestion patrimoniale, c’est éviter de passer à côté d’une optimisation légitime de sa fiscalité immobilière. Reste à bien ventiler chaque montant lors de la déclaration : l’imprécision se paie comptant.

Comment calculer et déclarer la CSG déductible sur vos loyers ?

Savoir calculer la CSG déductible sur ses revenus locatifs revient à maîtriser la mécanique des prélèvements sociaux qui accompagnent la fiscalité immobilière. Au moment de la déclaration fiscale annuelle, il s’agit d’identifier la fraction de CSG qu’il est permis de déduire du revenu imposable l’année suivante. Ce privilège concerne uniquement ceux qui déclarent au régime réel, via le formulaire 2044, ou le 2031-S pour les professionnels.

Voici les étapes incontournables à suivre pour calculer correctement cette déduction :

  • Rassemblez le total des prélèvements sociaux réglés sur vos revenus fonciers : 17,2 % du revenu net, dont 9,2 % de CSG.
  • Isolez la fraction déductible : 6,8 % de la base imposable, soit 6,8 € pour chaque tranche de 100 € de loyers nets déclarés.

Sur la déclaration de revenus, gardez l’œil sur la ligne 6DE du formulaire 2042. C’est ici que vous indiquerez le montant de CSG déductible, en vous aidant de l’avis d’imposition de l’année précédente. Pour les adeptes du micro-foncier, cette case n’existe pas : l’abattement forfaitaire tient déjà compte de la fiscalité sociale.

Chaque année, le revenu fiscal de référence doit être recalculé après déduction, pour ajuster votre fiscalité. Ne négligez aucune étape : sans ce report, aucune réduction d’impôt ne sera appliquée. Vérifiez bien la rubrique « revenus du patrimoine soumis aux prélèvements sociaux » sur votre avis d’imposition : elle précise le montant de CSG à reporter. Conservez soigneusement votre avis, contrôlez les bases, et inscrivez le montant précis sans arrondir.

revenus locatifs

Exemples concrets et points de vigilance pour les propriétaires bailleurs

Prenons le cas d’un propriétaire qui encaisse 15 000 € de revenus locatifs annuels provenant d’une location nue. Sous le régime réel, après déduction des charges locatives déductibles (intérêts d’emprunt, travaux, assurances), le revenu foncier net imposable tombe à 8 000 €. La CSG s’impute alors sur ce montant : 9,2 % de 8 000 €, soit 736 €. Sur cette somme, 544 €, correspondant à 6,8 %, seront déductibles lors de la déclaration de l’année suivante, à condition de bien indiquer ce chiffre sur la déclaration fiscale.

La démarche change en micro-foncier. Pour un bailleur qui perçoit moins de 15 000 € de revenus fonciers par an, l’administration applique d’office un abattement forfaitaire de 30 %. Pas besoin de détailler les charges, pas de déficit foncier à déclarer, et surtout, aucune CSG déductible à renseigner. Le micro-foncier simplifie la vie, mais ferme la porte à certains avantages.

Voici quelques points à retenir pour ne pas se tromper dans le choix du régime ou l’anticipation fiscale :

  • Seul le réel permet de déclarer un déficit foncier ; le micro-foncier l’exclut.
  • En location meublée, il faut choisir entre micro-BIC ou régime réel selon la situation et le niveau de recettes.
  • La combinaison du taux marginal d’imposition et des prélèvements sociaux pèse directement sur la rentabilité d’un investissement locatif.

Naviguer parmi les régimes fiscaux, les plafonds du micro-foncier, la déduction partielle de la CSG ou la gestion d’un déficit foncier demande une lecture attentive de chaque détail. Avant de valider une option fiscale pour son patrimoine immobilier, prendre le temps d’analyser chaque paramètre s’impose : la moindre approximation peut grignoter la rentabilité d’une année entière.

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